Refonte de l’aide à l’embauche d’apprentis : des inquiétudes s’élèvent
Quelles ont été les réactions aux annonces du gouvernement sur l'aide à l'embauche des apprentis ?
L’annonce du ministère du Travail le 30 décembre 2024 d’une refonte de l’aide à l’embauche d’apprentis d’ici janvier 2025 suscite des réactions. L’U2P, organisation patronale des TPE-PME, n’a pas tardé à exprimer son mécontentement.
Le gouvernement prévoit de fixer l’aide à :
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5 000 euros pour les entreprises de moins de 250 salariés
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2 000 euros pour les plus grandes, en respectant un quota d’apprentis
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6 000 euros pour l’embauche d’apprentis en situation de handicap, quel que soit la taille de l’entreprise.
Mais pour l’U2P, cette réforme est mal ciblée. L’organisation exprime que l’aide devrait aller en priorité aux entreprises “qui en ont le plus besoin et qui font la vitalité de l’apprentissage en France, à savoir les entreprises de moins de 50 salariés". La Capeb partage ce sentiment et “regrette que cet accompagnement ne soit pas davantage concentré sur les entreprises de moins de 50 salariés”.
Une aide modulée par taille d’entreprise
Jusqu’au 31 décembre 2024, les employeurs bénéficiaient d’une aide unique de 6 000 euros pour chaque apprenti, peu importe la taille de l’entreprise ou le niveau de diplôme préparé.
Il a d’abord été spéculé fin 2024 que l’aide serait complètement supprimée, ou dépendrait du niveau de qualification de l’apprenti… spéculation renforcée par la considération du ministère, une semaine plus tôt, de maintenir l’aide de 6 000 euros pour les entreprises de moins de 250 salariés, mais la limiter aux apprentis préparant des diplômes de niveaux 3 et 4 (CAP et bac professionnel).
Finalement, le montant de l’aide dépendra du nombre de salariés : une aide réduite pour les grandes entreprises, mais toujours majorée pour les apprentis en situation de handicap.
Une réforme critiquée
"L’U2P s’étonne que cette mesure soit prise dans la précipitation, sans attendre le discours de politique générale du Premier ministre, et regrette que les partenaires sociaux n’aient pas été davantage associés", déplore l’organisation. Elle demande l’abandon du projet jusqu’à une reconsidération plus complète de la problématique.
L’U2P défend une approche plus ciblée. Elle souhaite que l’aide reste concentrée sur les petites entreprises, celles de moins de 50 salariés, qu’elle considère comme le cœur de l’apprentissage en France. Elle affirme ains que "Les grandes entreprises quant à elles, sont en capacité de former des apprentis sans recevoir d’aide spécifique".
Quant à la Capeb, qui partage l’avis exprimé par l’U2P concernant le besoin de soutien des petites entreprises, le syndicat se réjouit cependant du maintien de l’aide. Mais cette déclaration s’accompagne tout de même d’une demande que le futur décret soit une étape temporaire. Pour l’avenir, le souhait reste le même : la concentration maximale de l’aide sur les entreprises de moins de 50 salariés.
L’annonce du décret pourrait bien relancer le débat sur le soutien à l’apprentissage en France et sur les priorités budgétaires du gouvernement. Une affaire à suivre.
On attend la publication du décret au courant du mois de janvier. En attendant, l’aide de 6 000€ s’applique pour les contrats conclus à partir du 01/01/2025, uniquement pour les entreprises de moins de 250 salariés et pour un apprenti préparant un diplôme jusqu’au bac, ou bac+2 pour les Outre-mer.
Qu’en pensez-vous ? Déjà des réactions parmi les entreprises de vos apprenants ?