Analyse des besoins du secteur
Les chiffres clés du secteur de la mode en France :
- 1er acteur mondial de la mode et du luxe
- 150 Milliards € de chiffre d’affaires direct
- 2,7 % du PIB français induits par la mode
- 37,5 Milliards € de valeur ajoutée
- 616 552 emplois directs dans le secteur
- Paris première ville mondiale d’achat de luxe : la mode représente 30% des dépenses des touristes
- 1,2 Md€ de retombées économiques pour les 6 semaines de Fashion Weeks annuelles (Haute Couture, prêt-à-porter féminin, prêt-à-porter masculin)
- La mode est le deuxième marché de consommation en France : 64 Md€, dont 41,2 Md€ (habillement/ textile / chaussure / accessoires) derrière l’agro-alimentaire (159 Md€), devant les achats de véhicules (41Md€). - Plus de 13% des achats aujourd’hui sont réalisés en ligne.
- La Fast Fashion vient bouleverser les habitudes de consommation
Un phénomène vient bouleverser les tendances : la fast fashion. De plus en plus développée, elle met la filière en tension. Initiée à l’origine par les enseignes, elle est marquée par la croissance du nombre de collections annuelles, parfois poussée jusqu’à la stratégie du changement permanent, ainsi que par la multiplication du nombre de collaborations entre marques et/ou créateurs.
Plébiscité par les consommateurs en recherche de nouveautés, ce phénomène, créé par quelques acteurs, bouleverse l’ensemble de la filière française de l’Habillement, les stylistes doivent s’y adapter avec agilité et adaptabilité. La part de créativité prend donc une place plus importante dans le métier car les marques cherchent à se différencier par leur image ou par des concepts toujours plus innovants.
- L’évolution des outils numériques impacte fortement le secteur de la mode
Les nouvelles technologies vont peu à peu être intégrées de plus en plus étroitement dans la chaine de valeur du secteur, et ce à plusieurs niveaux : inspiration avec les archives numériques, deep learning : de l’apprentissage à la reconnaissance d’images, la gestion de bases de données visuelles et l’émergence des méthodes d’analyse prédictive.
L’utilisation de ces avancées technologiques permet aux entreprises d’améliorer leur expérience client. En effet, la relation client se personnalise davantage. Elles permettent aux stylistes/designer de mieux cerner leurs cibles et d’adapter les créations selon les comportements de celles-ci. L’IA permet donc de collecter, d’analyser et de traiter les données qui sont nécessaires à la modélisation des habitudes de consommation. Certains acteurs, du luxe notamment, l’ont déjà intégré. D’autres entreprises doivent encore mesurer l’importance de ces atouts et les développer.
Les nouvelles technologies concernent aussi les technologies dites de « production », c’est-à-dire l’ensemble des matériaux, logiciels et machines permettant à la fois la création, le prototypage mais aussi l’industrialisation des collections. Nous pourrions citer quelques exemples tels que l’émergence de matériaux innovants, les textiles intelligents, les objets et vêtements connectés et la technologie portable (wearable technologies) ; l’amélioration du processus créatif avec les logiciels d’assistance à la création et le prototypage virtuel ; la facilitation de la confection avec l’imprimante 3D, la technologie additive et les robots ; la réalisation de produit fini avec les objets et vêtements connectés et la technologie RFID ; le merchandising avec l’analyse de données (le data mining), la gestion des collections avec les logiciels de product life cycle management (PLM); le sizing (calibrage) avec les mannequins robots évolutifs et connectés ; la gestion de la chaîne logistique (supply chain) avec les dispositifs de traçabilité reposant sur la blockchain ; la distribution avec les drones ; l’amélioration de la relation client avec les nouveaux logiciels CRM ; ou encore l’individualisation de l’expérience client avec les technologies immersives et les stratégies omnicanales.
Tout l’enjeu réside dans la capacité de mettre au service des métiers du secteur, des outils technologiques offrant des bénéfices tout en préservant un savoir-faire manuel. Ces outils ont pour but de créer davantage de valeur économique, pour produire moins mais mieux ou pour améliorer les conditions de travail, l’IA par exemple est désormais incontournable dans la mode. Elle est un allié actif et efficace des créateurs et des équipes opérationnelles.
- Un changement structurel des attentes en termes d’expérience client
Aujourd’hui, les entreprises axent leur stratégie sur l’expérience client (customer centric). Le but étant de se différencier sur son marché en misant sur la satisfaction du client. Pour ce faire, le styliste travaille avec l’ensemble des services support (la communication, marketing, merchandising et achats). Il est donc nécessaire qu’il ait développé la coopération et l’esprit d’équipe.
L’avènement des réseaux sociaux (Facebook, Instagram, Pinterest, Snapchat, Tik Tok) a aussi a modifié les comportements de consommation. Les consommateurs testent les produits et partagent leurs avis instantanément. Les marques se servent de ces moyens de communication pour créer du lien de manière individualisée, et ou encore pour animer des communautés dans lesquelles les consommateurs se retrouvent.
En découle, des méthodes de co-création de produits impliquant les consommateurs et les créateurs permettant aux entreprises de jongler entre un marketing de l’offre (issue de créateurs seuls) et un marketing de la demande (issue de remontée d’attentes terrain). On parle d’ailleurs de l’intégration des consommateurs dans la chaîne de valeur, les interactions avec l’externe se multiplient et les frontières de la filière en interne se brisent dans le but de ne pas proposer uniquement des produits répondant à la demande mais partager une expérience (culture commune, valeurs, contenus, …) avec ses clients.
Le triptyque coût/qualité/délais détermine plus que jamais la relation avec le client, réinterrogeant l’ensemble des chaînes de fabrication. La maîtrise de la production à la demande, en flux tendu, avec des stocks minimaux, l’amélioration de la coordination entre donneurs d’ordres et sous-traitants (via des systèmes d’informations de qualité, la mise en place des plateformes collaboratives numérisées avec des standards communs, la robotisation…) sont autant de facteurs de compétitivité pour raccourcir les délais et réduire la destruction de valeurs due aux sur-stocks et aux promotions agressives. Le challenge est alors d’imaginer et créer au plus précis et avec des matériaux toujours plus innovants ce qu’une enseigne sera en mesure de vendre. Ceci en estimant les quantités à produire au plus juste pour éviter le gaspillage et arriver à un business model 0 déchet.
- Distribution – A l’ère du multicanal
Les magasins rencontrent toujours autant de succès et restent par ailleurs le lieu privilégié d’achat, plus de 80% du chiffre d’affaires du marché de l’habillement est réalisé dans un point de vente physique. Les modes de distribution se diversifient, nous parlons de phygitalisation contraction entre physique et digital, améliorant l’expérience client via l’adaptation aux nouveaux besoins.
Le commerce en ligne rencontre lui aussi un franc succès et connaît une belle croissance avec la multiplication de ses sites de ventes en ligne, faisant apparaître des géants du e-commerce venant casser les codes du marché.
Afin de contrer cela, les marques et les enseignes se lancent alors dans une course effrénée entre sites internet performants et magasins d’un nouveau type. On parle alors d’un parcours client sans couture sous-entendant une connaissance accrue des habitudes et des comportements client. Le travail du styliste axé autour de la proposition, du choix et de l’association de produits doit être toujours plus imaginatif pour offrir au consommateur ce qu’il attend selon ses valeurs avec des articles qui lui ressemblent en privilégiant le style aux tendances, et faisant rimer mode et éthique.
- La RSE, autre enjeu sociétal dominant toute la filière
La responsabilité sociétale des entreprises est une démarche visant à intégrer les entreprises du secteur vers une « mode engagée » s’articulant autour des préoccupations environnementales, animales, et humaines. Seconde industrie la plus polluante de la planète, en générant 20% des eaux usées et 10% des émissions carbone mondiales, les consommateurs sont aujourd’hui en quête de produits respectueux de l’environnement qui ne soient ni nocifs pour la planète ni pour ceux qui l’habitent.
La RSE devient ainsi un critère de sélection tant pour le choix de matières par les stylistes, que pour les ressources humaines mobilisées (respect du droit du travail, interdiction du travail des enfants…), la traite des animaux ou encore l’impact écologique de la production.
Les acteurs du secteur misent donc sur la recherche et l’innovation de nouveaux matériaux moins énergivores en ressources naturelles et sans impacts négatifs sur l’environnement mais aussi sur un concept de consommation responsable surnommé « upcycling » avec la revalorisation de vêtements et tissus de récupération en de nouvelles pièces : foulards, sacs, pantalons, vestes, hauts...
Pour conclure, le rôle du styliste a vocation à donner du sens à l’ensemble de ces changements en intégrant ces nouveaux usages liés à l’évolution de son environnement dans ses créations. L’enjeu pour la compétitivité de demain sera de réussir l’appropriation de ces innovations en tenant compte des mutations sociétales.
- Les chiffres clés des besoins en emploi
En France métropolitaine, les régions qui emploient le plus dans ce secteur sont sans le moindre doute le Nord-Pas-de-Calais et l'Ile-de-France. Néanmoins, on recherche aussi de nombreux stylistes en Provence-Alpes-Côte d'Azur, en Bretagne comme en Rhône-Alpes. Incontestablement, Roubaix et Paris demeurent les agglomérations qui recrutent le plus dans ce secteur, suivies par des villes telles que Lille, Marseille et Saint-Denis.
L’évolution de l’emploi depuis 2 ans en région Ile de France est en progression de 2,7%. Le bassin parisien est très attractif avec 11 embauches prévues sur 15 soit presque 75% des embauches prévues à date.
38% des entreprises ayant prévue une embauche estiment les postes difficiles à pourvoir.
- Dessin mode
- Stylisme habillement
- Accessoire mode
- collection vêtement
- Création textile
- Habillement (y.c. mode, couture)
- Stylisme, patron, gradation
- Spécialites pluritechnologiques matériaux souples
- Stylisme, patron, gradation
Nom légal | Rôle |
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LISAA NANTES | Habilitation pour former et organiser l'évaluation |
BELLECOUR ECOLES D'ART | Habilitation pour former et organiser l'évaluation |
GALILEO VAE | Habilitation pour former et organiser l'évaluation |