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RNCP35659

Styliste designer de mode

Page France Compétence
Description C1.1 Analyser le positionnement d’une marque, en intégrant son ADN, en identifiant le public cible, le segment et la concurrence de manière à construire sa proposition de valeur C1.2 Détecter et analyser les tendances en matière de mode, de techniques et de technologies en réalisant une veille et en participant à des évènements professionnels, afin de favoriser la créativité et l’innovation C1.3 Concevoir un trendbook / un support d’inspiration en : - déterminant le cadre dans lequel s’inscrit la collection - déterminant les lignes directrices, - dégageant les idées, les tendances et inspirations, de manière à illustrer le concept créatif de la collection C1.4 Définir ou participer à la définition d’un cahier des charges avec le directeur artistique en décrivant précisément les attendus et les contraintes (humaines, financières, matérielles et délai), afin d’encadrer la réalisation de la collection C2.1 Définir le thème directeur d’une collection en déterminant les concepts, les thèmes et les sous-thèmes et en sélectionnant les éléments sources de référence et d’inspiration afin de développer une collection C2.2 Sélectionner les matières premières et tissus, les motifs et impressions ainsi que les gammes de couleurs de la collection en tenant compte du thème et des moodboards préalablement définis, afin de répondre aux attentes de la cible C2.3 Dessiner les différents produits de la nouvelle collection, à la main ou en infographie, en précisant les volumes, les formes, les gammes de couleurs et les accessoires dans le respect des différentes contraintes techniques C2.4 Elaborer à l’aide d’outils CAO un plan de collection précisant le nombre et le type de pièces à réaliser ainsi que les dessins techniques associées, dans le respect des contraintes, afin d’inventorier et représenter de façon organisée l’ensemble des pièces de la collection C3.1 Réaliser les fiches techniques des prototypes de l’ensemble de la collection (dessins à plat, choix de tissus, détails des finitions, liste des fournitures et mercerie…) en décrivant les dessins, silhouettes et proportions afin de permettre leur réalisation finale sans altération des intentions d’origine C3.2 Superviser la réalisation du patronage quel que soit la technique (moulage ou coupe à plat) en amont et en aval des essayages, en veillant au respect de la fiche technique, de manière à valider le patronage définitif C3.3 Proposer des actions correctrices et des ajustements nécessaires lors de la fabrication de prototype en : Identifiant les problèmes, Apportant des solutions techniques, Afin de valider les prototypes dans le respect des fiches techniques et de la vision artistique de la collection C3.4 Sélectionner les fournisseurs et prestataires en tenant compte des contraintes (esthétiques, techniques, temporelles, budgétaires et matérielles) et définissant des critères de sélection (rapport qualité/prix, délais, stabilité et réputation…), afin de constituer un réseau de partenaires professionnels C3.5 Présenter et défendre l’ensemble des pièces d’une collection aux différentes équipes (créatives, marketing, communication, commerciales…) en valorisant l’harmonisation des prototypes et en mettant en valeur les matières et choix artistique, afin d’expliciter les choix et le respect du cahier des charges C4.1 Réaliser le portfolio et le lookbook qui regroupent l’ensemble des composantes de la collection (thème, concepts, inspirations, moodboards, line-up, dessins techniques, etc…) dans le respect de son identité visuelle afin de promouvoir la collection C4.2 Scénariser la présentation de la collection, à destination des décideurs, des professionnels de la mode et/ou des financeurs, en coordonnant l’ensemble des éléments scénographiques de manière à valoriser les pièces de la collection
Objectif

Analyse des besoins du secteur

Les chiffres clés du secteur de la mode en France :

  • 1er acteur mondial de la mode et du luxe
  • 150 Milliards € de chiffre d’affaires direct
  • 2,7 % du PIB français induits par la mode
  • 37,5 Milliards € de valeur ajoutée
  • 616 552 emplois directs dans le secteur
  • Paris première ville mondiale d’achat de luxe : la mode représente 30% des dépenses des touristes
  • 1,2 Md€ de retombées économiques pour les 6 semaines de Fashion Weeks annuelles (Haute Couture, prêt-à-porter féminin, prêt-à-porter masculin)
  • La mode est le deuxième marché de consommation en France : 64 Md€, dont 41,2 Md€ (habillement/ textile / chaussure / accessoires) derrière l’agro-alimentaire (159 Md€), devant les achats de véhicules (41Md€). - Plus de 13% des achats aujourd’hui sont réalisés en ligne.
  • La Fast Fashion vient bouleverser les habitudes de consommation

Un phénomène vient bouleverser les tendances : la fast fashion. De plus en plus développée, elle met la filière en tension. Initiée à l’origine par les enseignes, elle est marquée par la croissance du nombre de collections annuelles, parfois poussée jusqu’à la stratégie du changement permanent, ainsi que par la multiplication du nombre de collaborations entre marques et/ou créateurs.

Plébiscité par les consommateurs en recherche de nouveautés, ce phénomène, créé par quelques acteurs, bouleverse l’ensemble de la filière française de l’Habillement, les stylistes doivent s’y adapter avec agilité et adaptabilité. La part de créativité prend donc une place plus importante dans le métier car les marques cherchent à se différencier par leur image ou par des concepts toujours plus innovants.

  • L’évolution des outils numériques impacte fortement le secteur de la mode

Les nouvelles technologies vont peu à peu être intégrées de plus en plus étroitement dans la chaine de valeur du secteur, et ce à plusieurs niveaux : inspiration avec les archives numériques, deep learning : de l’apprentissage à la reconnaissance d’images, la gestion de bases de données visuelles et l’émergence des méthodes d’analyse prédictive.

L’utilisation de ces avancées technologiques permet aux entreprises d’améliorer leur expérience client. En effet, la relation client se personnalise davantage. Elles permettent aux stylistes/designer de mieux cerner leurs cibles et d’adapter les créations selon les comportements de celles-ci. L’IA permet donc de collecter, d’analyser et de traiter les données qui sont nécessaires à la modélisation des habitudes de consommation. Certains acteurs, du luxe notamment, l’ont déjà intégré. D’autres entreprises doivent encore mesurer l’importance de ces atouts et les développer.

Les nouvelles technologies concernent aussi les technologies dites de « production », c’est-à-dire l’ensemble des matériaux, logiciels et machines permettant à la fois la création, le prototypage mais aussi l’industrialisation des collections. Nous pourrions citer quelques exemples tels que l’émergence de matériaux innovants, les textiles intelligents, les objets et vêtements connectés et la technologie portable (wearable technologies) ; l’amélioration du processus créatif avec les logiciels d’assistance à la création et le prototypage virtuel ; la facilitation de la confection avec l’imprimante 3D, la technologie additive et les robots ; la réalisation de produit fini avec les objets et vêtements connectés et la technologie RFID ; le merchandising avec l’analyse de données (le data mining), la gestion des collections avec les logiciels de product life cycle management (PLM); le sizing (calibrage) avec les mannequins robots évolutifs et connectés ; la gestion de la chaîne logistique (supply chain) avec les dispositifs de traçabilité reposant sur la blockchain ; la distribution avec les drones ; l’amélioration de la relation client avec les nouveaux logiciels CRM ; ou encore l’individualisation de l’expérience client avec les technologies immersives et les stratégies omnicanales.

Tout l’enjeu réside dans la capacité de mettre au service des métiers du secteur, des outils technologiques offrant des bénéfices tout en préservant un savoir-faire manuel. Ces outils ont pour but de créer davantage de valeur économique, pour produire moins mais mieux ou pour améliorer les conditions de travail, l’IA par exemple est désormais incontournable dans la mode. Elle est un allié actif et efficace des créateurs et des équipes opérationnelles.

  • Un changement structurel des attentes en termes d’expérience client

Aujourd’hui, les entreprises axent leur stratégie sur l’expérience client (customer centric). Le but étant de se différencier sur son marché en misant sur la satisfaction du client. Pour ce faire, le styliste travaille avec l’ensemble des services support (la communication, marketing, merchandising et achats). Il est donc nécessaire qu’il ait développé la coopération et l’esprit d’équipe.

L’avènement des réseaux sociaux (Facebook, Instagram, Pinterest, Snapchat, Tik Tok) a aussi a modifié les comportements de consommation. Les consommateurs testent les produits et partagent leurs avis instantanément. Les marques se servent de ces moyens de communication pour créer du lien de manière individualisée, et ou encore pour animer des communautés dans lesquelles les consommateurs se retrouvent.

En découle, des méthodes de co-création de produits impliquant les consommateurs et les créateurs permettant aux entreprises de jongler entre un marketing de l’offre (issue de créateurs seuls) et un marketing de la demande (issue de remontée d’attentes terrain). On parle d’ailleurs de l’intégration des consommateurs dans la chaîne de valeur, les interactions avec l’externe se multiplient et les frontières de la filière en interne se brisent dans le but de ne pas proposer uniquement des produits répondant à la demande mais partager une expérience (culture commune, valeurs, contenus, …) avec ses clients.

Le triptyque coût/qualité/délais détermine plus que jamais la relation avec le client, réinterrogeant l’ensemble des chaînes de fabrication. La maîtrise de la production à la demande, en flux tendu, avec des stocks minimaux, l’amélioration de la coordination entre donneurs d’ordres et sous-traitants (via des systèmes d’informations de qualité, la mise en place des plateformes collaboratives numérisées avec des standards communs, la robotisation…) sont autant de facteurs de compétitivité pour raccourcir les délais et réduire la destruction de valeurs due aux sur-stocks et aux promotions agressives. Le challenge est alors d’imaginer et créer au plus précis et avec des matériaux toujours plus innovants ce qu’une enseigne sera en mesure de vendre. Ceci en estimant les quantités à produire au plus juste pour éviter le gaspillage et arriver à un business model 0 déchet.

  • Distribution – A l’ère du multicanal

Les magasins rencontrent toujours autant de succès et restent par ailleurs le lieu privilégié d’achat, plus de 80% du chiffre d’affaires du marché de l’habillement est réalisé dans un point de vente physique. Les modes de distribution se diversifient, nous parlons de phygitalisation contraction entre physique et digital, améliorant l’expérience client via l’adaptation aux nouveaux besoins.

Le commerce en ligne rencontre lui aussi un franc succès et connaît une belle croissance avec la multiplication de ses sites de ventes en ligne, faisant apparaître des géants du e-commerce venant casser les codes du marché.

Afin de contrer cela, les marques et les enseignes se lancent alors dans une course effrénée entre sites internet performants et magasins d’un nouveau type. On parle alors d’un parcours client sans couture sous-entendant une connaissance accrue des habitudes et des comportements client. Le travail du styliste axé autour de la proposition, du choix et de l’association de produits doit être toujours plus imaginatif pour offrir au consommateur ce qu’il attend selon ses valeurs avec des articles qui lui ressemblent en privilégiant le style aux tendances, et faisant rimer mode et éthique.

  • La RSE, autre enjeu sociétal dominant toute la filière

La responsabilité sociétale des entreprises est une démarche visant à intégrer les entreprises du secteur vers une « mode engagée » s’articulant autour des préoccupations environnementales, animales, et humaines. Seconde industrie la plus polluante de la planète, en générant 20% des eaux usées et 10% des émissions carbone mondiales, les consommateurs sont aujourd’hui en quête de produits respectueux de l’environnement qui ne soient ni nocifs pour la planète ni pour ceux qui l’habitent.

La RSE devient ainsi un critère de sélection tant pour le choix de matières par les stylistes, que pour les ressources humaines mobilisées (respect du droit du travail, interdiction du travail des enfants…), la traite des animaux ou encore l’impact écologique de la production.

Les acteurs du secteur misent donc sur la recherche et l’innovation de nouveaux matériaux moins énergivores en ressources naturelles et sans impacts négatifs sur l’environnement mais aussi sur un concept de consommation responsable surnommé « upcycling » avec la revalorisation de vêtements et tissus de récupération en de nouvelles pièces : foulards, sacs, pantalons, vestes, hauts...

Pour conclure, le rôle du styliste a vocation à donner du sens à l’ensemble de ces changements en intégrant ces nouveaux usages liés à l’évolution de son environnement dans ses créations. L’enjeu pour la compétitivité de demain sera de réussir l’appropriation de ces innovations en tenant compte des mutations sociétales.

  • Les chiffres clés des besoins en emploi

En France métropolitaine, les régions qui emploient le plus dans ce secteur sont sans le moindre doute le Nord-Pas-de-Calais et l'Ile-de-France. Néanmoins, on recherche aussi de nombreux stylistes en Provence-Alpes-Côte d'Azur, en Bretagne comme en Rhône-Alpes. Incontestablement, Roubaix et Paris demeurent les agglomérations qui recrutent le plus dans ce secteur, suivies par des villes telles que Lille, Marseille et Saint-Denis.

L’évolution de l’emploi depuis 2 ans en région Ile de France est en progression de 2,7%. Le bassin parisien est très attractif avec 11 embauches prévues sur 15 soit presque 75% des embauches prévues à date.

38% des entreprises ayant prévue une embauche estiment les postes difficiles à pourvoir.


Niveau 6 - Savoirs approfondis
Date de validité 17/06/2024
Domains
  • Dessin mode
  • Stylisme habillement
  • Accessoire mode
  • collection vêtement
  • Création textile
NSF
  • Habillement (y.c. mode, couture)
  • Stylisme, patron, gradation
  • Spécialites pluritechnologiques matériaux souples
  • Stylisme, patron, gradation
GFE
Rome
Nom légal Rôle
LISAA NANTES Habilitation pour former et organiser l'évaluation
BELLECOUR ECOLES D'ART Habilitation pour former et organiser l'évaluation
GALILEO VAE Habilitation pour former et organiser l'évaluation