Portées par une filière stratégique « Solutions Industrie du Futur » créée en 2021, les entreprises industrielles doivent répondent désormais aux enjeux de pérennisation et de développement de leur industrie à travers l’évolution des équipements industriels.
Cette évolution s’inscrit dans une démarche d’investissement dans des équipements technologiquement de plus en plus complexes, la modernisation et la transition numérique et organisationnelle des processus de production. Cela impacte la typologie des activités de maintenance et d’amélioration de ces équipements industriels. Les techniciens supérieurs de maintenance doivent désormais adresser un spectre d’activités plus large afin d’être en mesure de réaliser des activités de maintenance « standard » (préventive : intervention par anticipation, corrective : réparation à la suite d’une panne), mais aussi s’orienter de plus en plus vers la maintenance conditionnelle (maintenance prédictive) et la maintenance améliorative, sans perturber le processus de production. Cela nécessite pour les entreprises de disposer de ressources capables d’appréhender les nouvelles techniques de maintenance sur des équipements numériques industriels de plus en plus innovants, d’être en mesure de planifier et organiser les interventions en s’appuyant sur les données collectées depuis le système d’information et de participer à des chantiers d’amélioration continue. A ce titre, l’Alliance pour l’Industrie du Futur (AIF) insiste sur l’impact du numérique dans l’évolution du métier de la maintenance et son positionnement clé au cœur de l’industrie. Cela est accéléré par le déploiement de capteurs (IoT – Internet of Things), la collecte massive de données mais aussi le déploiement généralisé des systèmes d’information dont la GMAO, véritable outil permettant « l’exploitation simplifiée des données recueillies afin de faciliter la prise de décision et d’optimiser l’organisation du travail ». Cet impact est un marqueur fort des nouvelles compétences recherchées par les entreprises. En effet, l’évolution du métier de la maintenance et de la gestion d’équipements industriels repose sur plusieurs piliers, enjeux de productivité, de recrutement et d’investissement pour les entreprises industrielles :
- l’acquisition de nouvelles compétences technologiques en robotique et cobotique, automatisme, mécatronique, machines-outils multifonctions, technologies de rupture, innovations, drones, matériaux et procédés d’assemblage, relations interculturelles, réglementation, impact environnemental… ;
- les métiers de la maintenance offrent une variété d’activités sans cesse renouvelées, incluant désormais le rétrofit, le transfert et l’amélioration des équipements industriels ;
- l’émergence des outils numériques de pilotage et de traçabilité, les ressources opérationnelles devront garantir l’organisation des interventions avec une meilleure anticipation et une meilleur planification. L’efficacité des intervention sera améliorée grâce à des nouveaux outils numériques tels que la réalité virtuelle et augmentée ;
- une capacité à s’inscrire dans une "tournure d’esprit « Amélioration Continue » au cœur du fonctionnement de tous les acteurs de la maintenance". Cela amène un positionnement plus transverse dans l’entreprise (maintenance, production, méthode, QHSE) ;
Cette transition numérique et organisationnelle a pour conséquence de rendre la frontière entre la maintenance et la production de plus en plus floue. Cela confirme la nécessité pour les entreprises industrielles de disposer de techniciens spécialisés dans ces systèmes numériques et capables d’agir de manière transverse sur des activités de support à la production.
Cette évolution du métier est à mettre en perspective avec le marché de l’emploi en tension sur les métiers de la maintenance et la gestion d’équipements. Dans un contexte où l’emploi industriel progresse (225 560 projets de recrutement en 2021), les métiers de la maintenance et de l’industrie du process industriel représentent plus de 40 000 projets de recrutement en 2021, dont plus de 60% sont jugés comme difficiles sur les métiers de la maintenance. Cela s’est accentué ces dernières années du fait de l’évolution des compétences demandées par les entreprises avec l’essor des outils numériques et d’innovation qui amène les entreprises à chercher des nouveaux profils dont les compétences intègrent la capacité à maintenir, intégrer et piloter des équipements de production comprenant des outils numériques et s’inscrivant dans une démarche d’amélioration continue. Ces éléments sont étayés dans l’étude d’opportunité de la certification. La certification de technicien spécialisé en systèmes numériques industriels amène une valeur ajoutée réelle notamment à travers une très bonne insertion professionnelle dans des métiers cibles, alors que les certifiés ne disposent pas d’expérience professionnelle antérieure.
En 2018, l’industrie était déjà dans sa révolution technologique liée à l’industrie 4.0. Néanmoins la demande d’agilité de l’industrie s’est accrue depuis, amenant le métier de technicien spécialisé en systèmes numériques industriels à changer. En effet, le périmètre d’activités évolue et n’est plus centré uniquement sur la maintenance. Véritable levier de création de chaîne de valeur d’un produit ou d’un service, un technicien spécialisé en systèmes numériques industriels participe à la définition et à la réalisation de la maintenance (qu’elle soit corrective, préventive, prédictive ou améliorative) et aux actions d’amélioration du système de production, intègre et installe de nouveaux systèmes, contribue à l’animation et l’organisation de ces activités dans une logique de respect des contraintes de qualité, d’hygiène, de sécurité et d’environnement. La dimension est désormais plus globale puisqu’elle englobe des activités de gestion transverse d’un équipement sur une partie du cycle de vie de l’équipement et du processus industriel. La typologie plus variée des interventions était déjà introduite dans le référentiel déposé en 2018, mais avec une approche plus centrée sur la préparation et la réalisation de l’intervention et moins sur la prise en compte du cycle de vie de l’équipement. L’agilité nécessite de disposer de techniciens spécialisés capables de maîtriser une technologie de plus en plus innovante et de contribuer à l’amélioration (à la fois technique et organisationnelle) du système de production. Cet aspect correspond à l’évolution principale de la certification depuis 2018, en accentuant l’expertise technique en lien avec les nouvelles technologies et en détaillant les compétences propres à l’amélioration continue de l’activité.
Cette certification permet d’adresser les enjeux liés à l’industrie d’aujourd’hui et de demain en disposant de compétences permettant :
- d’intégrer, exploiter et maintenir des systèmes robotiques et cobotiques, automatisme, mécatronique, machines-outils multifonctions, et des technologies nouvelles liées à l’intelligence de la données, la fabrication additive, la réalité augmentée et les nouveaux matériaux et procédés d’assemblage ;
- de s’intégrer dans des organisations industrielles plus agiles ;
- de contribuer au développement d’une démarche d’amélioration continue au cœur du fonctionnement de l’activité de production et de maintenance ;
- de mieux anticiper et planifier grâce à une approche prédictive et améliorative de la gestion des équipements.
- Automatisme informatique industrielle
- Technologies de commandes des transformations industrielles
Nom légal | Rôle |
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